Les mots n’ont-ils pas le pouvoir de guérir ?
Il y résident des atomes, comme dans toute vie.. !
Ma folie ne se nomme pas Datura inoxia, frèr-gran
Elle est le fruit sur lequel tu as lentement insufflé l’autre monde Privant nos aïeux de leur destin
Et nos mères aux « ventres noirs » d’une énième liberté
Errer pour comprendre, c’est inconditionnellement tisser le treillis de ma résilience
Aujourd’hui, car tu n’a plus le pouvoir de me retenir Et je réapprends à lire, tous les mots de ma langue, marqués au fer
Quittant peu à peu ce brouillard mémoriel sur lequel tu as torturé ma nature et mon âme
Tu es mon histoire, d’une infinie tristesse, frèr-gran
Je dois l’inscrire aux linteaux de nos kalbanon et aux frontons de nos écoles
Pour redonner souffle aux chants de nos ancêtres maloyé
Et conter à nos fils que L’abrine vit au sein du kaskavèl-sakré Les portes de Gorée et de Ouidah sont si loin de nos terres
Et puisque je ne puis te détester
Toi qui n’est que le fils héritier des sucreries
Je fais ce voeux, de ne plus me risquer à te ressembler
Partir, c’est comme se faire arracher du village, se contraindre à entendre
« Que l’avenir est dehors » frèr-gran, verrouillant les lignes d’un imaginaire séculaire
Alors je reste là, liane ancrée, sous les banyan de mon île encore secrète Me préparant, kèr-san-krwazé, à devenir Zarboutan-maron du Royaume des fiers.
C’est d’ici que je loue nos éternels.
(BG-2017-06-12-Résilience)
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